Chapitre 23: Souffrance immense

Publié le par friends

Le froid. Rien de pire que le froid. Si, pire que le froid. Le froid de la solitude. Le froid du chagrin d'amour. La Gryffondor, le cœur brisé, ouvrit la porte des appartements. Là, ses jambes ne la portèrent plus. C'était comme si tout ce qu'il l'avait retenue debout la laissait tomber maintenant que le château avait été traversé. En une seconde elle passa de la verticale à l'horizontale, ses mains sans force ne purent amortir sa chute.
 
Drago qui était tranquillement en train de boire un thé en faisant ses devoirs eut un instant de panique quand il vit Hermione s'effondrer à l'entrée. Il se précipita vers elle, ne sachant pas quoi faire. Elle avait les yeux ouverts mais totalement vides. Il agita sa main devant son visage, ne provocant aucune réaction. Il finit par la prendre dans ses bras et l'étendre sur le divan du salon. Il s'assit près d'elle, tenta de la faire parler mais elle ne dit rien. C'était comme si elle était sourde, aveugle et muette. Elle aurait pu très bien être dans un autre monde. Elle était dans un autre monde, le monde de l'infinie douleur. Un monde qu'elle découvrait, le monde de la douleur de l'amour. A quel point l'amour peut blesser autant qu'il peut guérir.
Il lui proposa de l'eau, du thé, c'était comme s'il n'avait pas bougé. Pris au dépourvu, il courut à la tour de Gryffondor. Il revint quelques minutes plus tard précédé des deux Weasley. Ils couraient, morts d'inquiétude pour leur amie.
 Chapitre 23: Souffrance immense
Leur arrivée fut aussi remarquée que l'arrivée d'un troupeau d'éléphants mais elle ne cilla même pas. Les yeux dans le vague, les genoux repliés sur sa poitrine, sur son cœur détruit, un rictus de douleur sur les lèvres. Les deux garçons s'approchèrent d'elle, lui posèrent des questions en vain. Ginny, en tant que fille les expulsa immédiatement et la mena dans sa chambre en donnant l'ordre aux garçons de ne la déranger en aucun cas, qu'elle savait quoi faire. Ils se regardèrent abasourdis. Comment pouvait-elle savoir ce qu'Hermione avait ?
 
Ginny assit son amie sur le lit, lui enleva ses chaussures, attrapa sa brosse et entreprit de démêler sa chevelure sans que sa meilleure amie n'ai émis le moindre signe de vie. Elle brossa les cheveux d'Hermione pendant plus de deux heures sans s'interrompre. Deux heures de douleur et d'inconscience pour l'une et deux heures d'inquiétude et bonheur mêlés pour l'autre. Une fois les cheveux parfaitement lisses, elle posa l'instrument de sa magie et entreprit de masser les épaules de son amie, de descendre tout doucement le long de son dos pour ensuite remonter jusqu'au visage. Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle sentit les contractures se dénouer enfin. Ce fut le signal déclencheur des larmes, des larmes intarissables. Il était plus de minuit. Il avait fallu plus de cinq heures pour passer la première étape.
 
La rouquine était abasourdie et soulagée à la fois. Soulagée parce que la première étape était enfin passée. Abasourdie car elle n'avait jamais eu à gérer un chagrin d'amour aussi profond. La première étape n'avait jamais mis plus de deux heures à être franchie. C'était la première fois qu'elle découvrait l'amitié à part entière. Elle ne s'était jamais autant donné pour une amie. Hermione était tellement plus que ça pour elle.
 
Deux petites de première année, allèrent poster des lettres à leur famille assez tard ce soir-là. Elles arrivèrent à la volière mais s'arrêtèrent net. Une grande forme noire était recroquevillée sur le sol. Elles prirent quelques minutes pour se résoudre à approcher. Quand elles arrivèrent enfin à surmonter leur peur, elles réalisèrent que la forme noire n'était pas du tout un Détraqueur mais le Professeur Rogue.
 Chapitre 23: Souffrance immense
« -Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?
-     Je ne sais pas mais il a l'air mal en point.
-     On ne va quand même pas l'aider ! Il est trop méchant avec nous.
-     On ne peut pas le laisser comme ça !
-     C'n'est pas grave, il s'en sortira.
-     Imagine il est blessé. Il faudrait peut-être aller chercher Mme Pomfresh...
-     Euh... t'as peut-être raison en fin de compte. S'il apprend qu'on était là et qu'on ne l'a pas aidé, on va se prendre encore une punition et des points en moins.
-     Va la chercher, je reste avec lui.
-     OK. Plus je suis loin de lui mieux je me porte. »
 
Dix minutes plus tard, l'infirmière arriva. Pendant ce laps de temps, le Professeur Rogue n'avait pas bougé. D'ailleurs cela commençait à inquiéter la jeune fille qui s'était chargé de sa surveillance.
 
« - Oh Severus ! Quand est-ce que vous l'avez trouvé ?
-     Il y a à peine dix minutes. Mais on dirait que ça fait longtemps qu'il est là. Pourquoi est-ce qu'il était dans la volière ?
-     C'est la question qu'il faudra éviter de lui poser à son réveil et de lui poser tout court. Je doute qu'il soit très heureux d'avoir été retrouvé dans un état pareil par deux jeunes filles de Serdaigle. D'ailleurs retournez tout de suite dans votre salle commune, le couvre-feu est passé et vous risquez d'avoir des ennuis.
-     Est-ce qu'on pourra savoir comment il va ?
-     Oui, vous êtes les premières élèves à s'inquiéter pour lui que je rencontre, vous aurez donc de ses nouvelles je vous le promets.
-     Merci madame. Bonne nuit
-     Bonne nuit à vous les filles. »
 
Une fois les petites sorties, l'infirmière pris le Professeur Rogue en charge. Elle le fit léviter jusqu'à l'infirmerie. Il remua légèrement au moment où elle finissait son examen et qu'elle constatait qu'il n'avait rien.
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